Le pire est survenu derrière les barreaux de la prison de Rouen (photo AFP)
La prison de Rouen a vécu un drame sordide mercredi dernier. Le 3 janvier dernier, Nicolas Cocaigne, 35 ans, a tué son co-détenu, Thierry Baudry, âgé de 31 ans, puis il a mangé la chair du défunt. Le meurtrier a reconnu l’acte de cannibalisme, indiquant avoir mangé le cœur de sa victime après l’avoir cuit dans un réchaud ! Des aveux tellement monstrueux que le procureur a cru dans un premier temps avoir affaire à un affabulateur.
Malheureusement, la réalité a dépassé la fiction. Dans sa cellule, Cocaigne a agressé Baudry à coups de pied et de poings avant de l’étouffer avec une serviette. Puis, il lui a sectionné le thorax avec des ciseaux avant de prélever chair et organes. Car, si l’autopsie a finalement démontré que le cœur du défunt était intact, le cannibale a probablement avalé une partie du poumon et des muscles intercostaux de sa victime.
L’assassin a été mis en examen vendredi en fin d'après-midi pour "homicide volontaire avec préméditation" et "atteinte à l'intégrité du cadavre". Encore plus surprenant, la scène s’est déroulée en présence d’un troisième co-détenu, qui n’est pas intervenu. Il a été mis en examen pour mis en examen pour "complicité d'homicide volontaire".
En psychiatrie ou en prison ?
Aussi, l’affreux drame de Rouen pose la question de l’isolement des détenus dangereux et le suivi médical des psychopathes. Incarcéré en novembre dernier pour une affaire de viol avec violence, Nicolas Cocaigne souffrait de "schizophrénie" et présentait "des antécédents psychiatriques importants". Il y a un mois et demi, le juge d’instruction avait recommandé son placement en isolement, ce que le prévenu demandait également, mais la direction de la maison d’arrêt n’avait pas jugé la mesure utile. Le taux d’occupation de la prison dépasse du double la normale.
Il y a un an, suite à une sortie de prison, ses parents adoptifs avaient écrit à la Préfecture de Seine-Maritime pour demander son internement en hôpital psychiatrique. Là aussi, en vain. Hier, son avocat constatait avec regret : "C'est quelqu'un qui aurait dû être en psychiatrie".